Tribunal

Un homme condamné par la justice pour agression et exhibition sexuelle au foyer Adoma de Dreux

Un homme condamné par la justice pour agression et exhibition sexuelle au foyer Adoma de Dreux
Illustration. © Quentin reix
Un Afghan de 29 ans, jugé pour agression et exhibition sexuelle, conteste avec véhémence dans le box des prévenus. Des faits survenus le 8 février 2021, au sein du foyer Adoma de Dreux. Ses larmes abondantes n’empêcheront pas sa condamnation par le tribunal de Chartres.

C’est un jeune homme élégant, coiffure parfaite et barbe soyeuse, qui s’avance dans le box des prévenus, entouré d’agents de l’escorte judiciaire.

Cet Afghan âgé de 29 ans est jugé en comparution immédiate, au tribunal de Chartres, pour agression et exhibition sexuelle. Des faits survenus le 8 février 2021, au sein du foyer Adoma de Dreux.

Le prévenu est arrivé en France en 2017, menacé dans son pays par les Talibans, mouvement islamique intégriste et armé. Il bénéficie d’un titre de séjour jusqu’en avril 2021. C’est grâce à un expert interprète que le prévenu échange avec le tribunal.

Lundi 8 février 2021, les policiers sont appelés pour intervenir au foyer Adoma. La directrice leur indique qu’une agent d’entretien a été victime d’une agression sexuelle par un individu en fuite, qui n’est pas résident du foyer.

Mis en examen pour tentative d’assassinat

Dans leur rapport, les policiers précisent que la plaignante était « toute tremblante » au moment de leur rencontre. L’agent d’entretien explique qu’elle était dans une cuisine pour faire le ménage quand un individu est arrivé.

La présidente détaille alors les faits reprochés au jeune homme : "L’individu en question s’est montré insistant envers la plaignante, a demandé à plusieurs reprises son numéro et voulait prendre un thé avec elle. Ce à quoi elle répondait non. C’est au moment où l’agent s’est baissée pour attraper ses sceaux que l’inconnu, par derrière, lui a passé la main entre les cuisses avant de remonter jusqu’au fessier. L’agent d’entretien explique qu’elle a crié, mais que personne n’est venu. L’individu, face au refus, a attrapé les poignets de l’agent pour la conduire dans une chambre avant de tenter de l’embrasser sur la bouche et dans le coup. Elle ajoute être parvenue à se dégager. L’individu s’est alors reculé pour baisser son short et montrer son sexe. En panique, elle parvient à partir et prévient la direction."

Chartainvilliers : le quatrième adjoint, poursuivi pour corruption de mineur et agression sexuelle, a été incarcéré

La perquisition menée par les policiers dans la chambre en question permet de retrouver des papiers appartenant au prévenu, qui était logé par un résident du foyer. Alerté de la procédure, le prévenu s’est présenté de lui-même au commissariat.

Invité à s’expliquer, le jeune afghan conteste avec véhémence l’agression et exhibition sexuelle : "Je ne l’ai jamais touché. J’ai proposé de boire un café et d’échanger nos numéros. J’ai aussi proposé qu’on fasse l’amour. Je portais un short et j’étais en érection, c’est tout. Après, elle est partie."

En larmes

L'Afghan présente un casier vierge. Mais la présidente rappelle qu’il a été impliqué dans un même type d’affaire quelques années plus tôt, sans être condamné. Par ailleurs, au moment de cette audience, le jeune afghan est mis en examen pour tentative d’assassinat dans une autre affaire et sous contrôle judiciaire. Ce qu’il conteste fermement.

Lorsque les débats se penchent sur sa personnalité, le prévenu fond en larmes au moment d’évoquer sa famille, restée en Afghanistan. Il est pris par les sanglots tout le reste de l’audience, martelant son innocence.

Prison ferme pour un détenu de la prison de Châteaudun qui a frappé et menacé une surveillante

L’avocate de la partie civile souligne « qu’il existe un faisceau d’indices importants et que sa cliente reste très marquée par les événements. » Le procureur rappelle qu’il s’agit de « faits graves et que les infractions sont caractérisées. Le prévenu minimise ses actes. » Pour l’avocate du prévenu, « deux versions s’opposent. » Elle demande la relaxe.

Inscription au Fijais

Le tribunal déclare le prévenu coupable des faits d’agression et exhibition sexuelle. Il est condamné à dix-huit mois d’emprisonnement dont six mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans.

Désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais), il a par ailleurs interdiction d’entrer en contact avec la victime et de paraître à Dreux.

Simon Dechet


COMMENTEZ CET ARTICLE

Soyez le premier à commenter cet article